#Greferendum: l’histoire européenne en train de se faire

oxiEn 2005 les peuples français et néerlandais ont rejeté le TCE disant NON à l’Europe telle qu’elle avançait déjà à l’époque. Ils ont voulu arrêter sa dérive idéologique aggravant les inégalités sociales et détruisant la démocratie. Cette volonté populaire clairement exprimée a été piétinée par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et leurs alliés politiques, économiques et médiatiques.

Il ne faut pas que la même chose arrive à la Grèce. Après l’éclatante victoire du NON à l’austérité mortifère de la Troïka, le destin de ce petit pays s’identifie désormais à celui de l’Union européenne.

En dépit des élucubrations des éditocrates grecs, français et européens le choix est simple : si l’Europe laisse tomber la Grèce maintenant, elle franchira le point de non retour. Elle apparaîtra à tous, y compris à ceux qui y ont cru, comme une cause perdue définitivement, un projet foncièrement réactionnaire et anti-démocratique au service du capital et de l’oligarchie politique.

Il est encore temps de sauver ce qu’il peut l’être du rapprochement des peuples européens. Mais ceci passe par le respect de la volonté populaire, car ce qui s’est passé en Grèce cette semaine restera dans l’histoire européenne comme une page honteuse.

Une tentative de déstabilisation politique a été mise en œuvre avec comme complices les médias grecs mais aussi étrangers. Les premiers ont mené une campagne de propagande et de terreur sans précèdent dans le pays depuis la junte des colonels. Les seconds ont observé une « neutralité » trompeuse car au service des puissants quand ils n’ont pas embrassé les pires discours xénophobes.

Mais les instigateurs de cette tentative de coup sont à Bruxelles, Berlin, Francfort et probablement Paris. Martin Schulz, président « socio-démocrate » du Parlement européen a encore menacé les Grecs des pires maux s’ils votaient NON, le jour même du scrutin !

La BCE a obligé les banques grecques à fermer guichet et les retraités de faire la queue pendant des heures pour toucher une partie de leur pension. C’était ça la campagne électorale du referendum.

Si les dirigeants européens élus démocratiquement ne sont pas complétement suicidaires il faut qu’ils réagissent. Il est impératif aujourd’hui que le gouvernement français, seul à même de faire une médiation entre les Grecs et les Allemands, fasse enfin une proposition sérieuse.

L’idée de convertir la dette en investissements présentée dans le Monde Diplomatique de ce mois par des économistes français emmenés par Gabriel Colletis peut permettre à tout le monde de sortir par la haut et aux Allemands de ne pas perdre la face.

Mais avant de songer à une solution pérenne du problème de la dette il faut que la BCE permette au système bancaire grec de fonctionner et à l’économie du pays de redémarrer au plus vite. Et que les créanciers cessent leurs chantages.

Sinon, les Grecs vont chercher leur destin dans des chemins plus radicaux, et probablement plus heureux à long terme malgré la rudesse des débuts. Et l’Europe sera définitivement livrée au chacun pour soi.

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