Hiver 2011-2012: compte à rebours pour les Grecs

Malgré d’énormes et réelles marges de manoeuvre concernant la taxation des revenus des grandes entreprises (armateurs grecs compris), de l’Église orthodoxe et des milliards d’euros dans des comptes des banques suisses, le gouvernement grec en accord avec la troïka, a annoncé une série d’impôts qui vont peser sur les bas et moyens revenus:

  • Une taxe exceptionnelle sur la propriété (résidence) de plusieurs centaines d’euros. Un non-paiement de cette taxe, qui sera envoyée avec la facture d’électricité, conduira a une coupure de la fourniture d’électricité. Cette taxe sera versée pour 2011 et 2012.
  • Une taxe exceptionnelle et importante sur les revenus de 2010 (décidée en Septembre 2011), de 2011 et 2012. Toutes ces taxes seront payées en 2012 dans un contexte de baisse de salaires et de retraites, de chômage a 16% (19% en 2012) et de récession (4e année en 2012). Cette taxe exceptionnelle sera infligée jusqu’en 2015.
  • Une taxe pour les professions libérales qui correspond à 500 euros par an jusqu’en 2015 aussi  (ceci inclut des professions plutôt riches mais aussi des revenus modestes comme des plombiers, etc).
  • Le seuil d’imposition minimal a ete diminué à 5000 euros, soit 1500 euros en dessous du seuil statistique de la pauvreté. Et cela dans un pays avec des transferts sociaux parmi les plus faibles en Europe. Le statut même de pauvre est bafoué.
  • Les prix des services publics augmentent continuellement, comme celui de l’électricité et des transports publics, de même pour l’essence et le pétrole, qui est le combustible utilisé pour chauffer les maisons. La pauvreté énergétique guette.

L’hiver 2011- 2012 s’annonce rude. Les politiques actuelles conduisent à la marginalisation d’une grande partie de la population et à la hausse de la criminalité. Les risques de déstabilisation majeure de la cohésion sociale sont grandissants. Il est évident que des dizaines de milliers de ménages vont craquer sous la pression exercée simultanement par:

  • La baisse continuelle des revenus, le chômage de masse, la suppression de l’état social, etc.
  • Le poids insupportable des impôts de toute forme (exceptionnels, directs et indirects).
  • L’obligation de desservir aupres des banques les prets qui avaient été obtenus avant la crise.

En amont, c’est a dire au niveau de la troika et de ses cadres et dirigeants, le but semble être désormais clair. Mettre la main sur la propriété immobilière détenue par les ménages grecs qui est en moyenne plus importante qu’en Europe occidentale en raison d’un exode rural plus recent.

L’incapacité de pouvoir supporter l’ensemble de ces dépenses va amener les ménages à se défaire de leurs maisons, terrains et autres biens, a des prix dérisoires. Cette attitude prédatrice de la part de la troïka ne devrait pas surprendre. Il s’agit de faire payer quoi qu’il arrive la facture de la crise par les peuples.

Les populations des autres pays européens doivent comprendre que la politique exercée en Grèce a dépassé depuis longtemps le stade de l’austérité. Il s’agit d’une véritable attaque prédatrice des marchés financiers et de leurs employés a l’égard de la société grecque.

L’hiver 2012 s’avérera sans doute un des plus durs pour la population. Au moindre événement malheureux (comme en 2008), on ne devra pas être surpris par une expression incontrôlable, violente et aveugle du désarroi social.

Υ.E.  du groupe La situation sociale en Grèce


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